Les héros de notre quotidien

En cette période très particulière, nous avons voulu remercier nos héros du quotidien : tous les conducteurs et conductrices qui transportent chaque jour nos aliments et qui assurent la continuité des services essentiels.

Nous nous sommes entretenus avec deux camionneurs, pour connaître leur réalité et comprendre les impacts des mesures liées à la COVID-19.

Guy Horvath, qui détient près de 30 ans d’expérience sur la route. Commençant ses journées de 10 à 12 heures dès l’aube, M. Horvath œuvre dans le secteur de l’alimentation.
Jean-Sébastien Croteau, qui parcourt depuis quatre ans des circuits urbains et régionaux. M. Croteau transporte des charges complètes (full loads) de matières plastiques destinées au recyclage.

Nous leur avons tout d’abord demandé ce qui avait le plus changé jusqu’ici dans l’accomplissement de leur travail.

M. Horvath nous explique que tout est très différent, en plus de l’omniprésente désinfection des mains. Par exemple, il ne touche plus à son transpalette; tout ce qui peut empêcher la propagation est fait. Désormais, « chacun ouvre sa porte » et chaque copie des factures avec détails de livraison est attribuée à une seule personne. On le devine, les rapports sociaux en ont été transformés.
Pour sa part, M. Croteau a remarqué deux extrêmes. Les mesures sont appliquées à la lettre à certains endroits, alors qu’à d’autres il n’y a aucune mesure particulière. Malgré tout, le plus important changement, lorsqu’il y en a, est qu’il n’est plus autorisé à entrer dans les usines; il demeure dans son camion.

Et se sentent-ils en sécurité, dans le contexte actuel?

C’est sans hésitation que chacun a répondu que oui, il se sent parfaitement en sécurité. En raison des mesures instaurées par les entreprises, mais aussi, beaucoup, par les propres mesures qu’ils ont mises en place dans leur travail. Désinfection très rigoureuse du camion (qui pour chacun, est partagé avec d’autres camionneurs), précautions accrues avant de rentrer à la maison, port de gants : on comprend que tant M. Horvath et M. Croteau ont saisi l’importance d’être responsable de sa propre sécurité. Pour eux, pour leurs proches, pour les autres.

De plus, quand nous leur avons demandé quelles étaient les plus grandes difficultés qu’ils rencontraient actuellement, ils ont chacun répondu qu’ils n’en avaient pas.

M. Horvath a d’ailleurs précisé que les entrepôts alimentaires étaient pleins! Qu’il ne faut pas s’inquiéter outre mesure, qu’en ce moment, il n’y avait aucune raison de paniquer quant à une pénurie. M. Croteau n’a pas, lui non plus, une perception négative de la situation. Ce positivisme fait du bien! On voit que ce qui prime, pour eux, c’est de bien faire leur travail, avant comme maintenant.

… Et après la COVID-19, qu’est-ce qui aura changé dans leur secteur, selon eux?

Sur ce point, M. Croteau a fait un parallèle avec « l’après » 11 septembre. S’il devine que certaines mesures vont rester, il croit plutôt qu’il faut, comme en 2001, laisser aller le temps pour savoir ce qui aura réellement changé. M. Horvath croit aussi que des mesures resteront, particulièrement en ce qui concerne le partage d’un camion. Selon lui, une prise de conscience laissera sa marque, car les gens auront constaté les effets d’un nettoyage régulier des équipements sur la santé.

Nous remercions sincèrement Guy Horvath et Jean-Sébastien Croteau de nous avoir généreusement accordé de leur temps.

De plus, nous les remercions d’accomplir chaque jour leur travail, qui est précieux.
Merci, finalement, à tous les conducteurs et toutes les conductrices qui continuent de maintenir leurs activités essentielles!

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